Je suis née en Pologne au milieu des années 60, pour ceux qui ont connu, c’était bien longtemps avant la chute du mur de Berlin. J’ai grandi sous un régime communiste qui vantait le développement collectif au détriment de celui de la personne et qui misait surtout sur la terreur et la dénonciation au lieu de promouvoir l’amour de son prochain.
Sans père, que j’ai retrouvé 3 décennies plus tard, en déménageant tout le temps j’ai eu une enfance dure et solitaire. Ce fut donc pour moi une enfance très difficile et chaotique pour ne pas dire insupportable.
Forte d’une grande résilience et d’une envie de survivre en m’échappant à cette réalité, je me suis évadée dans mon imaginaire en utilisant les paysages, la culture polonaise, les livres, les fleurs et la nature. J’ai su très vite trouver dans les blocs gris « cage à lapin » qui nous servait de toit, dans les personnes, dans les animaux ou dans les objets cassés, abimés, blessés, les beautés qu’ils gardaient en eux. Déjà là, mon regard sur ce qui m’entourait était singulier, voyant la puissante majesté d’une montagne de Tatry, comme la puissance d’inhumanité de l’entrée du camp d’extermination d’Auschwitz.
Mon instinct artistique s’était éveillé. Il y a des beautés ou des émotions qu’on ne remarque pas au premier regard, il faut aller les chercher beaucoup plus en profondeur; chercher en soi pour les découvrir et comprendre.
Adolescente, j’ai dû immigrer en France, ce fût un choc culturel, un déracinement forcé, qui a mis sur mon nez des lunettes multi-culturelles. Il n’y a pas qu’une réalité, qu’une vérité ou qu’une beauté… tout est pluriel.
Par la suite, ma carrière industrielle m’a permise de continuer à développer ma créativité à travers des projets d’envergure. J’ai toujours cherché à créer dans de nombreux domaines que la vie m’a offert d’expérimenter comme le bricolage, la peinture, le dessin, la couture, le jardinage…
Aujourd’hui les enseignements de cette vie me poussent à assouvir l’envie de me consacrer totalement à ce que j’aime : la photographie.
Mes photos sont toutes empreintes des émotions et de l’amour que j’ai pour mes proches, humains et animaux avec lesquels je partage ma vie, ainsi que les objets qui m’entourent. Mon regard singulier est né de cette enfance dure de laquelle je m’évadais pour réaliser des compositions différentes, singulières et belles. A la dureté de mon enfance et au déracinement j’oppose la multi-culturalité, la recherche de la douceur, de la bienveillance et la beauté en toute chose.
Chaque voyage, qu’il soit lointain ou proche, nos régions françaises, ma Pologne natale, Italie, Amérique du Nord… m’apportent un univers, une lumière, une couleur, une émotion ou une sensation particulière que je fige dans l’instant.
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I was born in Poland in the mid-1960s, for those who knew it was long before the fall of the Berlin Wall. I grew up under a communist regime that praised collective development to the detriment of that of the person, and that focused especially on terror and denunciation instead of promoting the love of one’s neighbour.
Without a father, whom I found three decades later, I was ruled by a manipulative and tyrannical mother, who tried to destroy me little by little. It was therefore a very difficult and chaotic, if not unbearable, childhood for me.
Strong with a great resilience and a desire to survive by escaping this reality, I escaped into my imagination using landscapes, Polish culture, books, flowers and nature. I knew very quickly how to find in the grey blocks «rabbit cage» which served us as a roof, in people, in animals or in objects broken, damaged, wounded, the beauties which they kept in them. Already there, my gaze on what surrounded me was singular, seeing the mighty majesty of a mountain of Tatry, as the inhumanity of the entrance of the extermination camp of Auschwitz.
My artistic instinct had awakened. There are beauties or emotions that one does not notice at first glance, one must go to look for them much more in depth; seek in oneself to discover and understand them.
As a teenager, I had to immigrate to France, which was a cultural shock, a forced uprooting, which put multi-cultural glasses on my nose. It is not just a reality, a truth or a beauty… everything is plural.
Subsequently, my industrial career allowed me to continue to develop my creativity through major projects. I have always sought to create in many areas that life has offered me to experiment with, such as DIY, painting, drawing, sewing, gardening…
Today, the teachings of this life inspire me to satisfy the desire to devote myself totally to what I love: photography.
My photos are all marked by the emotions and love I have for my loved ones, humans and animals with whom I share my life, as well as the objects that surround me. My singular gaze is born from this hard childhood from which I escaped to make different, singular and beautiful compositions. To the hardness of my childhood and uprooting I oppose multi-culturality, the search for gentleness, benevolence and beauty in all things.
Every trip, far and near, our French regions, my native Poland, Italy, North America… bring me a universe, a light, a color, an emotion or a special sensation that I freeze in the moment.